Présidentielle : résister au vote anti-Macron

mercredi 13 avril 2022

Le Pacte pour la transition dans les Hauts-de-France n’a pas vocation à donner des consignes de vote. A la suite du premier tour de l’élection présidentielle, il est cependant de notre responsabilité de mettre en garde contre la tentation d’un vote pour l’extrême-droite qui aurait la signification d’un vote dirigé contre le président de la République en exercice, Emmanuel Macron.

Avec l’extrême-droite au pouvoir, la France se trouverait en territoire inconnu. Il n’est pas certain que les gouvernants d’extrême-droite seraient prêts à respecter les formes institutionnelles et l’État de droit. Madame Le Pen prévoit déjà de passer outre le contrôle du Conseil constitutionnel, de changer le mode de scrutin si la majorité issue des urnes ne lui convient pas pour un scrutin à sa mesure (proportionnelle intégrale avec prime de 30% pour le parti arrivé en tête, ce qui permettrait à ce parti de disposer de la majorité avec 20% des voix). Il s’agirait également de procéder à une discrimination légale à l’égard des étrangers, à intervenir dans la régulation des cultes et des codes vestimentaires. Quant au respect des libertés publiques, tout est à craindre dans la mesure où la nouvelle présidente pourrait nommer des personnes en accord avec ses principes pour gérer l’État profond, les services de sécurité, l’armée, la police, les services de renseignement, les jugements de cour, mais aussi les hauts fonctionnaires, les professeurs des collèges, écoles et lycées, etc. Sous prétexte de lutte contre les idéologies adverses (islamisme, wokisme, communautarisme, etc.), la liberté d’expression est appelée à se réduire, y compris dans l’enseignement et à l’université. Cette politique ne sera pas plus sociale : en baissant uniformément les impôts et les taxes, elle ne fera que réduire les politiques publiques sans procéder à la moindre redistribution alors que des dizaines de millions de Français se trouvent déjà dans la pauvreté, et en conséquence les inégalités déjà insupportables devraient encore s’accentuer.

Avec l’extrême-droite au pouvoir, il faudrait accepter de voir l’idéal européen saboté par le soi-disant projet d’Europe des nations, une fédération des égoïsmes nationaux dont la stabilité serait compromise à court terme. Il faudrait accepter de changer de système d’alliances : la soi-disant indépendance nationale serait remplacée à moyen terme par un alignement stratégique sur les impérialistes bellicistes de la planète (Poutine, Xi, Bolsonaro) et les régimes autoritaires européens (Orban), une orientation susceptible de détruire la construction européenne et d’entraîner la France dans la guerre. A ce stade, le deuil de nos aspirations démocratiques, écologiques, sociales et citoyennes aura été fait depuis longtemps, et nous aurons renoncé à agir de façon substantielle pour la préservation des équilibres vitaux de notre biosphère (climat, biodiversité, salubrité des milieux), ces questions étant largement ignorées de ce côté-ci de l’hémicycle. Ouvrons nos livres d’histoire : une fois que l’extrême-droite dispose de larges pouvoirs, il est difficile de s’en libérer autrement que par la confrontation et la guerre, et les informations qui nous parviennent d’Ukraine viennent nous rappeler à quoi elle ressemble.

Nous avons bien saisi quelle est la politique qui nous a ainsi conduits si près du précipice. Et nous reprenons la déclaration du Conseil d’administration d’Attac du 12 avril dernier : Il nous faut battre l’extrême-droite dans les urnes pour pouvoir combattre les politiques antisociales et climaticides aux élections législatives et si nécessaire dans la rue. En conséquence, pas une seule de nos voix ne doit nourrir la bête immonde.

  • Déclaration du Conseil d’administration d’Attac du 12 avril 2022

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